Les fédérations professionnelles s’alarment des pénuries d’employés qui s’aggravent au Royaume-Uni à cause de la remontée rapide des cas de covid-19 qui forcent des centaines de milliers de personnes à se mettre en quarantaine.
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La CBI, la principale organisation patronale du pays, a enjoint vendredi le gouvernement de changer sa politique demandant aux personnes contactées par l’application du NHS, le système de santé national, à s’isoler jusqu’à dix jours. Plus d’un demi-million de personnes ont reçu une instruction de quarantaine en une semaine au Royaume-Uni ce qui selon M. Bilimoria «dévaste l’économie», le dirigeant appelant plutôt à une augmentation des tests PCR en cas de possible contamination: «c’est ça la solution: ne pas fermer l’économie de cette manière».
Stephen Phipson, directeur général de l’organisation Make UK, souligne de son côté que «le problème s’est aggravé fortement la semaine dernière (…) et que cela n’a pas seulement un impact sur la production mais aussi sur les expéditions de biens qui partent à l’étranger». «C’est un problème incroyablement sérieux qui touche tous les secteurs et les entreprises de toute taille» et devrait être «une priorité pour le gouvernement», ajoute-t-il.
Le constructeur automobile japonais Nissan a dû ajuster sa production dans son usine de Sunderland (nord) à cause de très nombreux employés en quarantaine et d’autres fabricants comme Rolls-Royce pourraient faire face au même problème. Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, un salarié sur 5 doit déjà s’isoler alors que le secteur manque cruellement d’employés, et l’Association de la boucherie britannique parle de 5 à 10% des employés concernés. Elle ajoute que certaines usines agroalimentaires ont ainsi dû simplifier leurs lignes de produits et pourraient avoir à en fermer d’autres si la situation continue à se détériorer.
Travailleurs étrangers
L’association dit avoir demandé au gouvernement d’autoriser la venue au Royaume-Uni de travailleurs étrangers pour pouvoir faire face rapidement à ces pénuries d’ouvriers, qui ont démarré notamment quand le Brexit a compliqué les formalités pour venir travailler au Royaume-Uni, tandis que la pandémie a ajouté des difficultés avec les contraintes sur les déplacements internationaux. De son côté, la directrice de la fédération des syndicats TUC a appelé le gouvernement à «renforcer ses directives confuses et inadéquates pour le retour au travail» car toutes les mesures sanitaires sont censées être levées lundi au Royaume-Uni alors que la propagation du virus est galopante.
Pour Frances O’Grady, «les pénuries de travailleurs s’aggraveront sauf si les gens se sentent en sécurité au travail». Des représentants du secteur du rail demandent pour leur part la poursuite de l’obligation de porter le masque dans les transports pour protéger conducteurs et employés.
